C. Pastro © monastère Nossa Senhora da Paz
La Passion
de Jésus
Les fiches ci-dessous abordent l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, la Cène (le lavement des pieds, Jésus se donne en nourriture, le commandement d’amour (deux propositions), Gethsémani, Jugement, flagellation, couronnement d’épines, le « bon larron » et la Crucifixion et la mort.
C. Pastro © monastère Nossa Senhora da Paz
L’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem (Mt 21, 1-11).
On se met en présence du Seigneur (cf les différentes manières de le faire).
L’histoire :
1 Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples 2 en leur disant: «Allez au village qui est en face de vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les moi. 3 Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez: “Le Seigneur en a besoin”. Et aussitôt on les laissera partir.» 4Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète:
5 Dites à la fille de Sion: Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.
6 Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. 7 Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. 8 Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. 9 Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient:
«Hosanna au fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna au plus haut des cieux!
10 Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait: «Qui est cet homme?» 11 Et les foules répondaient: «C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée.» (Mt 21, 1-11)
Demande :
Seigneur, donne-moi de te connaître en profondeur, afin de t’aimer davantage et te suivre de tout mon cœur.
Contemplation :
v. 1-8 L’accomplissement des Ecritures.
Comment est-ce que Jésus veut entrer à Jérusalem ? sur le dos d’une ânesse qui a son petit ânon avec elle. Il sait qu’il y en a une dans le village en face et donc il envoie ses disciples. Pourquoi fait-il cela ? Pour que s’accomplisse ce qu’a dit un prophète à son sujet il y a plusieurs centaines d’années (le prophète Zacharie). La fille de Sion c’est un autre nom pour Jérusalem et plus largement l’ensemble du peuple juif. Donc, par ce signe, Jésus veut que le peuple croit qu’il est vraiment envoyé de Dieu venu pour nous sauver par amour. Il fait vraiment tout ce qu’il peut pour prouver à son peuple qu’il est le Messie qu’ils attendaient. Un petit peu plus loin, il dit qu’il a voulu rassembler les enfants de Dieu comme une poule rassemble ses poussins.
Ici, ce sont deux petits ânes qui vont aider Jésus à accomplir sa mission, c’est comme si toute la Création de Dieu accompagnait Jésus, le portait.
Ferme les yeux et imagine l’ânesse et le petit âne qui vont servir à Jésus à accomplir sa mission. Comment sont-ils ?
Jésus est monté sur l’ânesse… imagine ce qui habite son cœur, il veut rassembler tous les hommes dans le cœur de Dieu comme une maman poule rassemble ses poussins…
v. 8-11 L’agitation et la joie de la foule
Donc Jésus entre dans la ville montée sur une ânesse et son petit. Que font les gens à son passage ? Il étendent leur manteau sur la route ou des branches d’arbres coupées, pour faire un tapis. Pourquoi font-ils cela ? Parce qu’ils reconnaissent que Jésus est quelqu’un d’important, qu’il est envoyé par Dieu, qu’il va les sauver, les libérer, être leur roi etc. Ils ont beaucoup d’espoir et beaucoup de joie.
Ferme les yeux et imagine la scène, Jésus qui avance assis sur une ânesse et les gens qui font un tapis avec leurs manteaux ou des branches qu’ils coupent dans les arbres…
J’imagine que je suis là moi aussi dans la foule, qu’est-ce que je fais pour acclamer Jésus ?
La patience et l’amour de Jésus
Les foules semblent accueillir Jésus dans la joie, en reconnaissant en lui un grand prophète, c’est-à-dire un envoyé de Dieu, pourtant quelques jours plus tard, ces mêmes foules participeront à sa condamnation. Jésus le sait mais il ne dit rien, il fait preuve d’amour, de miséricorde et de patience à l’égard de tous ces gens, il va leur pardonner leur changement d’attitude à son égard.
Ferme les yeux et imagine Jésus qui sait que ces gens qui l’acclament aujourd’hui font le trahir demain. Que ressent-il ?
Mais il pose son regard d’amour sur chacun d’entre eux. J’imagine ce regard d’amour de Jésus… ce regard se pose sur moi aussi, qu’est-ce que je ressens ?
Colloque
Allons sur le tapis, faisons-nous tout petits, tout près de Dieu, pour le rencontrer dans le silence. Jésus est là, j’imagine son regard d’amour posé sur moi, quoi que je fasse ou que je pense, il est avec moi et il m’aime, je me réjouis de sa présence et je lui dis ma joie, je le remercie de son amour pour moi.
Terminer par le Notre Père.
La Cène : le lavement des pieds (Jn 13, 1-5; 12-15).
On se met en présence du Seigneur (cf les différentes manières de le faire).
L’histoire :
1 Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.
2 Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, 3 Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, 4 se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture. 5 puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. (…)
12 Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit: «Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous?
13 Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis.
14 Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
15 C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » (Jn 13, 1-5; 12-15). Textes liturgiques © AELF, Paris.
Demande :
Seigneur, donne-moi de te connaître en profondeur, afin de t’aimer davantage et te suivre de tout mon cœur.
Contemplation :
v. 1-3 Joie et tristesse de Jésus
La Pâques est une fête juive importante qui commémore la sortie du peuple hébreu d’Egypte, Dieu a sauvé son peuple de l’esclavage il y a très longtemps. Chaque année, les Juifs sont heureux de se réunir pour remercier Dieu de leur libération. Il y a beaucoup d’agitation à Jérusalem et beaucoup de joie. Jésus et ses disciples participent à cette joie collective. Il y a aussi une joie personnelle, intime de Jésus car il sait que le moment est venu pour lui de retourner vers son Père. Le texte dit : «l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père». Il est donc doublement heureux : de célébrer la Pâque avec ses disciples, de retourner vers le Père, qu’il a très envie d’embrasser… mais il a aussi des motifs pour être triste… à votre avis pourquoi Jésus est certainement aussi triste à ce moment précis ? parce qu’il va quitter ses amis avec qui il a passé 3 ans… parce que l’un de ses amis va le trahir (Judas)… parce qu’il sait qu’il va devoir beaucoup souffrir, être crucifié et mourir avant de ressusciter et de retrouver Dieu, son Père.
Ferme les yeux et imagine la ville entière en fête….
Maintenant imagine Jésus, à la fois heureux de rejoindre Dieu son Père et en même temps très triste en pensant à ce qui va se passer.
v. 4-12 Mais Jésus pense avant tout à ses amis et leur lave les pieds
Que fait Jésus à ses amis au moment du repas ? Il leur lave les pieds. C’était quelque chose que généralement les serviteurs ou les esclaves faisaient à leur maître quand il rentrait chez lui, avant de manger. Donc Jésus montre à ses disciples qu’il est leur serviteur, qu’il est là pour les sauver et qu’il les aime et que pour eux, il n’hésite pas à s’abaisser, à se salir les mains. C’est un geste très fort et pour les disciples c’est également un geste fort que se laisser laver les pieds par celui qu’ils considèrent comme le maître.
Ferme les yeux et imagine la scène : les apôtres assis et Jésus qui se penche, s’agenouille, se salit les mains et laisse les pieds de ses amis tout propres, bien frais. Il a très envie que ses amis se sentent bien…
Imagine que tu es là avec tes amis… à vous aussi Jésus vient laver les pieds avec beaucoup d’amour… qu’est-ce que tu ressens ?
v. 12-15 Jésus enseigne l’amour et l’humilité
Pourquoi à votre avis Jésus fait-il cela ? Que veut-il montrer aux disciples ? L’humilité… l’amour mutuel qui est dans le service mutuel. Qu’est-ce que cela peut signifier aujourd’hui ?
Ferme les yeux et imagine comment nous pouvons nous «laver les pieds» en famille, avec les amis, avec les personnes âgées ou les pauvres.
Colloque
Allons sur le tapis, faisons-nous tout petits, tout près de Dieu, pour le rencontrer dans le silence. Jésus est là, il veut t’accompagner pour «laver des pieds» avec toi, c’est-à-dire rendre des services, faire plaisir, dis-lui dans le secret de ton cœur à qui tu as envie de faire plaisir et comment tu peux lui rendre service, il t’écoute et est prêt à t’accompagner dans tes missions !
Terminer par le Notre Père.
C. Pastro © monastère Nossa Senhora da Paz
Jésus se donne en nourriture pour la Vie (Lc 22)
On se met en présence du Seigneur (cf les différentes manières de le faire).
L’histoire :
1 La fête des pains dans levain, qu’on appelle la Pâque, approchait. (…) 8 Jésus envoya Pierre et Jean, en leur disant : «Allez faire les préparatifs pour que nous mangions la Pâque.» 14 Quand l’heure fut venue, Jésus prit place à table, et les Apôtres avec lui. 15 Il leur dit: «J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir! 16 Car je vous le déclare: jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie dans le royaume de Dieu.» 17 Alors, ayant reçu une coupe et rendu grâce, il dit: «Prenez ceci et partagez entre vous. 18 Car je vous le déclare: désormais, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu.» 19 Puis, ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant: «Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi.» 20 Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant: «Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous.» (Lc 22, 1. 8. 14-20) Textes liturgiques © AELF, Paris.
Demande :
Seigneur, donne-moi de te connaître en profondeur, afin de t’aimer davantage et te suivre de tout mon cœur.
Contemplation :
v. 1.8. 14-15 La célébration de la Pâque
La Pâque est une fête juive importante qui commémore la sortie du peuple hébreu d’Egypte, Dieu a sauvé son peuple de l’esclavage il y a très longtemps. En les libérant, il les a sauvés de la mort, il leur a donné la vie. Chaque année, les Juifs sont heureux de se réunir pour remercier Dieu de leur libération et il y a un repas particulier qui est organisé à cette occasion avec entre autres, du pain sans levain (cad un pain plat qui n’a pas levé), des herbes amers, de l’agneau, du vin, tout cela rappelle ce qu’ont vécu les Hébreux au moment où ils sont partis d’Egypte et où donc ils ont été libérés. Ce repas s’accompagne de lectures de la Bible, de prières, de chants. Jésus et ses disciples eux aussi vont manger la Pâque et faire mémoire de cette libération.
Ferme les yeux et imagine la ville entière en fête, chaque famille remercie Dieu de les avoir libérés.
Maintenant imagine la table avec Jésus et ses disciples autour, eux aussi veulent rendre grâce à Dieu de leur avoir donné la vie.
v. 15-18 Mais pour Jésus cette fête de la Pâque est très particulière…
Les disciples et Jésus sont heureux mais en même temps, Jésus est triste car il sait que l’un de ses amis va le trahir, qu’il va souffrir et qu’il va mourir. Il sait aussi qu’il va ressusciter mais avant cela, il s’apprête à vivre des moments très douloureux et il sait aussi que cela va être très difficile pour ses amis, qu’ils vont souffrir eux aussi de son départ, qu’ils ne comprendront pas… cela fait trois ans qu’ils sont ensemble, ils ont vécu beaucoup de choses ensemble et donc la séparation va être difficile. Alors Jésus trouve un moyen pour être présent avec ses amis sous la forme de pain et de vin qu’ils doivent partager entre eux. Il fait des gestes particuliers : prendre du pain, prendre une coupe de vin, rendre grâce à Dieu son Père, rompre le pain, donner la coupe à boire et le pain à ses disciples. Et il prononce des paroles importantes, il dit que le pain est son Corps et il fait comprendre que le vin de la coupe est son sang.
Ferme les yeux et imagine Jésus qui prend le pain dans ses mains… imagine les mains de Jésus… elles rompent le pain et donnent les morceaux à ses disciples pour qu’ils le mangent… puis elles prennent la coupe de vin… Jésus dit alors que le pain est son corps et que le vin est son sang…
v. 19-20 Jésus libère et donne la vie
Le symbole de la Pâque c’est la libération de l’esclavage et la Vie qui est plus forte que la mort. Jésus en se donnant en nourriture, en mourant sur la Croix et en ressuscitant fait la même chose que son Père, il libère l’humanité toute entière, il est vainqueur de la mort et il donne la Vie. Jésus veut que sa vie vienne circuler en nous, il veut entrer en nous pour nous libérer de tout ce qui nous empêche d’être vraiment heureux et il veut nous donner une vie intense, foisonnante. Un moyen qu’il nous a donné c’est de le manger dans le pain partagé au moment de l’Eucharistie… Quand on mange le pain (sous la forme de l’hostie) à l’eucharistie, c’est la vie de Jésus qui entre en nous, c’est Jésus qui entre en nous. C’est quelque chose de difficile à expliquer avec la tête mais qu’on peut essayer de ressentir avec le cœur…
Alors nous allons fermer les yeux et imaginer Jésus vivant présent à l’Eucharistie…. présent au milieu de tous ceux qui sont rassemblés là… présent dans le pain, l’hostie et le vin sur l’autel…
J’imagine la vie de Jésus qui entre en moi quand je mange l’hostie… Jésus entre en moi… il est heureux de se donner à moi….. et je suis heureux(se) de le recevoir en moi…
Colloque
Allons sur le tapis, faisons-nous tout petits, tout près de Dieu, pour le rencontrer dans le silence. Jésus est là, il veut se donner à chacun d’entre nous, il veut entrer dans notre corps, dans notre cœur pour y mettre son amour, sa vie, sa joie… Je le remercie du don de sa vie et je lui dis en silence que j’ai faim et soif de lui, que je veux l’accueillir, le recevoir au plus profond de moi… que je veux le manger et le boire..
Ce que fait Jésus ne diffère pas de ce que fait le Père qui est aussi notre Père, rendons lui grâce en priant : Notre Père.…
Le commandement d’amour (Jn 15, 9-17).
On se met en présence du Seigneur (cf les différentes manières de le faire).
L’histoire :
9 Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. 10 Sivous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. 11 Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
12 Mon commandement, le voici: Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. 13 Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
14 Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
15 Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
16 Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. 17 Voici ce que je vous commande: c’est de vous aimer les uns les autres. » (Jn 15, 9-17). Textes liturgiques © AELF, Paris.
Demande :
Seigneur, donne-moi de te connaître en profondeur, afin de t’aimer davantage et te suivre de tout mon cœur.
Contemplation :
v. 9-11 l’amour entre le Père et le Fils
Jésus ici parle à ses disciples, il est sur le point de les quitter pour retourner vers le Père, il va très bientôt être arrêté, jugé, crucifié et il donne donc ses conseils, ses instructions à ses disciples avant son départ. En fait il leur dit de faire ce que lui a fait avec son Père et avec eux, de quoi s’agit-il ? aimer, suivre le commandement d’amour. Il présente cet amour entre lui et le Père et entre lui et ses disciples comme un modèle à suivre : 1) il existe un amour «vertical» infini entre le Père et le Fils : le Père aime le Fils, le Fils aime le Père en retour et par amour il lui obéit. 2) il y a un amour «horizontal» entre Jésus et ses disciples, il les aime tellement qu’il va donner sa vie. Cet amour qui va dans ces deux directions procure une joie énorme, «parfaite» nous dit Jésus : «Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.».
Comment se manifeste, dans l’Évangile, l’amour entre Jésus et son Père ? Jésus prie, il parle à son Père, son Père lui parle en retour, intervient pour dire à tous qu’il est son Fils, ils sont unis, agissent ensemble à travers Jésus pour guérir les malades, enseigner, multiplier le pain.
Nous allons donc fermer les yeux et imaginer d’abord l’amour entre Dieu le Père et son Fils, comment se manifeste cet amour entre eux ? Imagine la joie qu’éprouve Jésus d’être aimé du Père et de l’aimer.
Toi aussi tu es aimé du Père et de Jésus, imagine leur regard d’amour posé sur toi.
v. 9-15 l’amour de Jésus pour tous les hommes
Jésus dit qu’il a aimé les hommes, comme le Père l’a aimé. Il transmet, diffuse l’amour du Père et il est même prêt à donner sa vie par amour. Il dit aussi que tout ce qu’il a entendu de son Père il l’a fait connaître à ses disciples et que ses disciples sont ses amis. Comment s’est manifesté l’amour de Jésus pour tous les hommes ? Il a guéri (des aveugles, des sourds-muets, des malades, des handicapés), enseigné l’amour de Dieu pour tous ses enfants, il a nourri ceux qui avaient faim, pardonné les péchés, il a pris la défense de ceux qui étaient rejetés, il a pardonné ceux qui voulaient lui faire du mal.
Ferme les yeux et imagine Jésus qui fait le bien autour de lui, que fait-il par amour ?
J’imagine la joie qu’éprouve Jésus de voir tout ce bien qu’il fait avec l’aide du Père.
v. 12-17 Jésus nous commande de faire de même.
Jésus veut que nous reproduisions avec lui et entre nous ce que lui a vécu avec le Père : se laisser aimer par lui, l’aimer très fort et aimer les autres comme des amis. Et ce n’est pas juste un conseil qu’il nous donne, c’est un commandement parce qu’il veut que nous entrions dans sa joie, il veut que notre joie soit parfaite et il ne peut pas y avoir de joie sans amour. Tout l’amour qu’il nous donne il veut que nous le redistribuions autour de nous comme si nous étions des petits arrosoirs qu’il remplirait de son amour pour arroser comme nous pouvons, d’une pluie d’amour ceux qui nous entourent…
Ferme les yeux et imagine que tu es comme un petit arrosoir d’amour, Jésus te remplit d’amour et tu arroses autour de toi les gens avec tout cet amour… que fais-tu ? comment peux-tu témoigner de l’amour de Dieu ?Que ressentent les gens que tu aides ?
Colloque
Allons sur le tapis, faisons-nous tout petits, tout près de Dieu, pour le rencontrer dans le silence. Jésus est là, il veut que ma joie soit parfaite, que je reçoive son amour, que je l’aime en retour et que j’aime les gens autour de moi et si je fais cela, il me dit «Alors, tout ce que tu demanderas au Père en mon nom, il te le donnera». Dis-lui dans le secret de ton cœur que tu veux suivre ce commandement d’amour et pense ensuite à quelque chose de bien, de bon que tu aimerais demander au Père au nom de Jésus.
Terminer par le Notre Père.
Le commandement d’amour (Jn 15, 9-17)
À partir des idées de Sophie.
On se met en présence du Seigneur (cf les différentes manières de le faire).
L’histoire :
9 Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
10 Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
11 Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
12 Mon commandement, le voici: Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
13 Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
14 Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande.
15 Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
16 Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
17 Voici ce que je vous commande: c’est de vous aimer les uns les autres.
(Jn 15, 9-17). Textes liturgiques © AELF, Paris.
Demande :
Seigneur, donne-moi de te connaître en profondeur, afin de t’aimer davantage et te suivre de tout mon cœur.
Contemplation :
v. 9 Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés
À plusieurs reprises (le baptême de Jésus, sa Transfiguration), Dieu a fait entendre sa voix pour dire que Jésus est son Fils bien-aimé et régulièrement ce dernier se met à l’écart pour prier, pour retrouver son Père du ciel dans l’intimité de leur amour. Depuis qu’il est tout jeune, Jésus a cette relation particulière avec Dieu, souvenons-nous qu’à l’âge de 12 ans, il était resté tout seul au temple à Jérusalem pour parler avec les docteurs de la Loi et qu’à ses parents qui le cherchaient il avait répondu : “Je dois être aux affaires de mon Père”. Jésus a conscience que Dieu l’accompagne et le nourrit dans sa Parole (la Torah) et il se sait profondément aimé. La communauté juive, les parents de Jésus, Marie et Joseph lui ont aussi enseigné cet amour de Dieu en chantant régulièrement les merveilles que Dieu avait faites pour leur peuple et pour eux. Tous les vendredis soirs, Joseph et Marie se préparent à fêter cet amour de Dieu pour chaque être humain, c’est le Sabbat qui correspond au jour de repos hebdomadaire consacré à Dieu. Ce jour débute le vendredi, avant le coucher du soleil et se termine le samedi soir, après la tombée de la nuit. La tradition veut qu’une maison juive ait toujours des bougies allumées avant le début du Shabbat, afin que la soirée soit paisible et festive. La famille se réunit autour d’un festin pour célébrer la joie d’être une famille dans le cœur de Dieu. Marie a probablement préparé un repas de fête, Joseph va prononcer les prières habituelles… et avec Jésus tous ensemble ils chantent la louange de Dieu.
Nous allons fermer les yeux et imaginer Jésus vivant cette fête traditionnelle juive avec ses parents. Comment est le lieu où ils sont ? Que font-ils ? Que ressentent-ils ?
v. 15 Je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître
Une fois adulte, quand Jésus commence sa vie publique, il marche, va à la rencontre des gens simples pour les rendre heureux en leur expliquant ce qu’est l’amour de Dieu, il choisit des disciples pour l’accompagner et les former, il encourage, console (comme la Samaritaine), il guérit (comme l’aveugle-né), il redonne la vie (comme à Lazare). On ne l’entend jamais parler de lui, il nous parle de son Père comme d’un papa aimant et nous apprend à le prier “Notre Père”. Ce que Jésus vivait avant avec ses parents pour le sabbat, il continue de le vivre avec sa nouvelle famille (ses disciples), notamment le repas du vendredi soir en famille. Mais cette fois, Jésus sait qu’il va être arrêté et qu’il ne pourra pas le vivre le vendredi soir. On est le jeudi soir, c’est son dernier repas avec ses disciples et Jésus veut leur faire comprendre ce qui est vraiment le plus important, il leur laisse alors un dernier message très fort : lavez-vous les pieds les uns les autres en signe d’amour et pour qu’ils comprennent bien le message, lui-même leur lave les pieds.
Nous allons fermer les yeux et imaginer Jésus vivant cette fête avec ses disciples. Comment est le lieu où ils sont ? Comment est le regard de Jésus lorsqu’il leur lave les pieds ? Que ressentent ses disciples ?
v. 17 Voici ce que je vous commande: c’est de vous aimer les uns les autres.
Ce discours de Jésus à ses amis a eu lieu pendant le repas du jeudi soir comme nous venons de le voir. Il leur explique une dernière fois le message de Dieu : il n’y a qu’une loi qui compte : la loi qui consiste à aimer l’autre même s’il ne m’aime pas (comme les pharisiens), même s’il me trahit (comme Pierre ou Judas) parce que Dieu aime chacun autant qu’il aime Jésus. Il ne veut pas que nous nous fassions souffrir les uns les autres en nous jugeant, en nous moquant, en nous attaquant parfois… Les parents sont très malheureux lorsque leurs enfants ne s’entendent pas bien et se disent ou se font des choses méchantes… on n’aime pas beaucoup le mot commandement car on a l’impression de recevoir un ordre… est-ce que Dieu, et Jésus, peuvent nous obliger à nous aimer ?
Nous fermons les yeux et imaginons Dieu notre Père empli d’amour pour chacun de nous et tellement malheureux de voir ses enfants se faire du mal… nous imaginons son chagrin… nous imaginons avec quelle voix il nous dit : je vous commande de vous aimer les uns les autres…
Colloque
Allons sur le tapis, la terre sacrée, tout près de Dieu, pour le rencontrer dans le silence. Jésus est là, avec son Père et nous allons avec nos mots à nous, dans le secret de notre coeur, lui dire merci pour ce grand amour qu’il a pour nous ; lui dire que nous entendons non pas son ordre mais sa prière : Dieu prie chacun de nous de tout faire pour mieux aimer les autres. Qu’est-ce que je lui réponds ?
Terminer par le Notre Père.
Gethsémani (Mc 14, 32-42).
On se met en présence du Seigneur (cf les différentes manières de le faire).
L’histoire :
32 Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples: «Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier.» 33 Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse. 34 Il leur dit: «Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez.» 35 Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui. 36 Il disait: «Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux!» 37 Puis il revient et trouve les disciples endormis. Il dit à Pierre: «Simon, tu dors! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure? 38 Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation; l’esprit est ardent, mais la chair est faible.» 39 De nouveau, il s’éloigna et pria, en répétant les mêmes paroles. 40 Et de nouveau, il vint près des disciples qu’il trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis de sommeil. Et eux ne savaient que lui répondre. 41 Une troisième fois, il revient et leur dit: «Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait; l’heure est venue: voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. 42 Levez-vous! Allons! Voici qu’il est proche, celui qui me livre.» (Mc 14, 32-42). Textes liturgiques © AELF, Paris.
Demande :
Seigneur, donne-moi de te connaître en profondeur, afin de t’aimer davantage et te suivre de tout mon cœur.
Contemplation :
v. 32 Un jardin de nuit après le dernier repas avec les disciples.
La scène se situe juste après le repas de la Pâque que Jésus a pris avec ses disciples. Jésus est à la fois heureux de retourner vers le Père et de sauver ses amis mais en même temps il est triste de les quitter, un de ses amis l’a trahi, les autres ne comprennent pas bien ce qui se passe et il craint ce qui va suivre, son arrestation, sa crucifixion, sa mort. Il va dans un jardin où il avait l’habitude d’aller pour prier, au pied d’une petite colline de l’autre côté d’un petit ruisseau juste en face du Temple de Jérusalem. Cet endroit s’appelle Gethsémani. Il y a des arbres, des oliviers dans ce jardin.
Nous allons visualiser la scène et imaginer ce que Jésus ressent dans son cœur en arrivant dans ce jardin.
Ferme les yeux et imagine : il fait nuit mais il y a la pleine lune parce que c’est la Pâque. Jésus marche avec ses disciples qui le suivent… ils sont sur un chemin qui descend… ils traversent le petit ruisseau et remontent pour arriver au jardin des oliviers…. Imagine le jardin et le cœur de Jésus: que ressent-il ?
v. 34-41 Jésus est effrayé et ses amis dorment !
Le texte dit que Jésus commence à ressentir frayeur et angoisse. Il panique à l’idée de la souffrance qui l’attend. Dans quelles parties du corps ressent-on la peur ? Comment se manifeste-t-elle ? (visage, tremblements, nervosité). Jésus regarde sans doute les ombres alentour. Il semble chancelant, faible. En plus il se sent certainement seul car il avait demandé à trois de ses amis de l’accompagner de manière plus proche, Pierre, Jacques et Jean et que font-ils ? Ils dorment… peut-être qu’ils sont fatigués, peut-être qu’ils pressentent quelque chose d’étrange et que c’est pour eux comme un moyen de se cacher, de ne pas voir… en tout cas, ils n’accompagnent pas Jésus dans son angoisse et donc celui-ci se sent certainement très seul pour affronter tout ce qui l’attend.
Nous allons imaginer et essayer de ressentir l’angoisse de Jésus et voir les disciples qui eux dorment…
Ferme les yeux et imagine Jésus dans le jardin, de nuit, ses amis dorment et le laissent tout seul avec son angoisse. Comment est le visage de Jésus ? Imagine les disciples en train de dormir.
v. 34-41 Jésus prie le Père et trouve sa force et sa consolation en Lui.
Quand on est enfant et qu’on a peur, que fait-on parfois ou même presque toujours ? On se réfugie dans les bras de ses parents. C’est ce que fait Jésus aussi, il prie le Père… et qu’est-ce qu’il lui demande ? Si possible d’échapper à ce qui doit suivre mais il rajoute toujours «Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux!». Même s’il a très peur, sa priorité est toujours de faire la volonté du Père, il cherche la consolation dans les bras de son Père. Son Père aussi est triste et souffre avec son Fils, dans leur cœur à cœur, il le console. A bout d’un moment, Jésus semble prêt à affronter ce qui va suivre et il n’est pas fâché contre ses amis qui dormaient au lieu de prier avec lui, car il leur dit : «Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait; l’heure est venue: voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. 42 Levez-vous! Allons! Voici qu’il est proche, celui qui me livre.»
Nous allons fermer les yeux et imaginer Jésus qui trouve force et consolation dans les bras du Père.
Ferme les yeux et imagine Jésus qui se réfugie dans les bras de son Père par la prière… que ressent-il ? Que lui transmet son Papa ?
Colloque
Allons sur le tapis, faisons-nous tout petits, tout près de Dieu, pour le rencontrer dans le silence. Jésus est là, il te demande d’avoir la même confiance en Lui et dans le Père dans les moments difficiles. Il peut comprendre tout ce qui est difficile à vivre pour tout le monde parce qu’il l’a vécu lui aussi… C’est pour ça qu’il est notre meilleur ami qui jamais ne nous abandonne… tu peux lui parler en secret avec confiance de quelque chose de difficile à vivre pour toi ou pour quelqu’un que tu connais, il est là il t’écoute.
On peut faire à voix haute des prières d’intercession. Terminer par le Notre Père.
C. Pastro Sanctuaire d’Aparecida photo : N. Raymond
Jugement, flagellation, couronnement d’épines (Mt 27, 11-26).
On se met en présence du Seigneur (cf les différentes manières de le faire).
L’histoire :
11 On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l’interrogea: «Es-tu le roi des Juifs?» Jésus déclara: «C’est toi-même qui le dis.» 12 Mais, tandis que les grands prêtres et les anciens l’accusaient, il ne répondit rien. 13 Alors Pilate lui dit: «Tu n’entends pas tous les témoignages portés contre toi?» 14 Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur fut très étonné. 15 Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait. 16 Il y avait alors un prisonnier bien connu nommé Barabbas. 17 Les foules s’étant donc rassemblées, Pilate leur dit «Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus appelé le Christ ?» (…) 21b ils répondirent : «Barabbas !»
22 Pilate leur dit: «Que ferai-je donc de Jésus appelé le Christ?» Ils répondirent tous: «Qu’il soit crucifié!» 23 Pilate demanda: «Quel mal a-t-il donc fait?» Ils criaient encore plus fort: «Qu’il soit crucifié!» (…) 26 Alors, il leur relâcha Barabbas; quant à Jésus, il le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifié.
27 Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans la salle du Prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde. 28 Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d’un manteau rouge. 29 Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient devant lui en disant: «Salut, roi des Juifs!» 29 Et, après avoir craché sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête. (Mt 27, 11-26). Textes liturgiques © AELF, Paris.
Demande :
Seigneur, donne-moi de te connaître en profondeur, afin de t’aimer davantage et te suivre de tout mon cœur.
Contemplation :
v. 11-23 Jésus arrêté et condamné comme un bandit
Jésus est arrêté au jardin de Gethsémani et conduit chez le gouverneur Pilate pour être jugé et condamné alors même qu’il est innocent. Même Pilate ne comprend pas pourquoi Jésus doit être condamné, il demande «Quel mal a-t-il donc fait?» et pourtant il condamne Jésus à être crucifié parce qu’il ne veut pas créer de problèmes avec les autorités juives qui veulent la mort de Jésus et avec les foules. Jésus n’a fait que du bien autour de lui, il a guéri des gens, fait des miracles, il a parlé de l’amour du Père pour tous ses enfants et pourtant il est injustement traité comme un bandit, rejeté peut-être par les mêmes foules qui quelques jours plus tôt l’accueillaient triomphalement avec des rameaux et qui maintenant crient très fort «qu’il soit crucifié! ». Que peut ressentir Jésus face à cette injustice ? En plus il est seul, ses disciples l’ont abandonné, ils ont eu peur et même son ami Pierre l’a renié à 3 reprises.
Nous allons fermer les yeux et imaginer Jésus traité comme un bandit, arrêté, emprisonné, jugé alors qu’il n’a fait aucun mal… ses disciples ont tous fui… imagine ce qui habite le cœur de Jésus, seul, en voyant tout cela…
v. 26-29 Jésus flagellé, humilié, moqué
Non seulement Jésus est emprisonné mais avant d’être crucifié, il est flagellé, c’est-à-dire qu’on le frappe avec une sorte de fouet, de dos, des pieds à la tête. Et en plus les soldats se moquent de lui, ils font comme s’il s’agissait d’un faux-roi, ils lui enfoncent une couronne faite d’épines sur la tête, Jésus doit avoir du sang qui coule dans ses yeux et les soldats lui crachent aussi dessus. Jésus doit beaucoup souffrir physiquement et moralement, ce doit être très difficile pour lui.
Nous allons fermer les yeux et imaginer Jésus qui est frappé, humilié, moqué… nous pouvons essayer d’imaginer les douleurs qu’il ressent sur son corps et dans son cœur…
v. 12-14 Mais Jésus ne répond rien et ne fait rien
Donc Jésus est arrêté, emprisonné, condamné injustement à mort, il est flagellé, moqué, humilié, il souffre, il a mal partout, tout le monde semble l’avoir abandonné, qu’est-ce qu’il aurait pu faire ? Se révolter, essayer de s’échapper car il est Dieu, il aurait pu le faire mais il ne le fait pas, il demeure silencieux, le texte dit que face à Pilate «Jésus ne lui répondit plus un mot». C’est difficile à comprendre, mais Jésus est empli d’amour et il sait qu’il doit souffrir, mourir et au bout du 3ème jour ressusciter. Il sait que le Père souffre avec lui, sans doute qu’il puise sa patience, sa force dans l’amour de son Père et dans le désir qu’il a de faire sa volonté. Il supporte tout cela par amour pour nous, pour nous sauver, il sait que nous sommes faibles, que nous pouvons un jour l’aimer et le jour suivant, le renier, il sait que nous sommes souvent injustes, aveugles, que nous ne faisons pas le bien que nous voudrions faire et que nous faisons le mal que nous ne voudrions pas faire.. il sait tout cela, mais il nous aime jusqu’à vouloir donner sa vie pour nous…
Nous fermons les yeux et imaginons Jésus empli d’amour pour nous et prêt à tout supporter en silence pour nous… nous nous imaginons tout-petits face à son grand amour…
Colloque
Allons sur le tapis, la terre sacrée, tout près de Dieu, pour le rencontrer dans le silence. Jésus est là, nous allons avec nos mots à nous lui dire merci pour ce grand amour qu’il a pour nous et nous allons lui demander qu’il nous aide à lui être fidèle, à ne pas le renier, le trahir, à être toujours à ses côtés.
Terminer par le Notre Père.
Le « bon larron » (Lc 23, 35-43)
On se met en présence du Seigneur (cf les différentes manières de le faire).
L’histoire :
En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus,35 Le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient: «Il en a sauvé d’autres: qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu!» 36 Les soldats aussi se moquaient de lui; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, 37 en disant: «Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!» 38 Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui: «Celui-ci est le roi des Juifs.»
39 L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait: «N’es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi!» 40 Mais l’autre lui fit de vifs reproches: «Tu ne crains donc pas Dieu! Tu es pourtant un condamné, toi aussi! 41 Et puis, pour nous, c’est juste: après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal.» 42 Et il disait: «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume.» 43 Jésus lui déclara: «Amen, je te le dis: aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.» (Lc 23, 35-43). Textes liturgiques © AELF, Paris
Demande :
Seigneur, donne-moi de te connaître en profondeur, afin de t’aimer davantage et te suivre de tout mon cœur.
Contemplation :
v. 35-38 Jésus sur la croix
Rappel : le peuple juif attendait un Messie, un grand roi qui viendrait les libérer de toutes leurs oppressions mais ils l’imaginaient comme un gouvernant puissant qui par exemple mettrait fin à l’occupation romaine. Mais le Royaume que Dieu veut pour ses enfants est un royaume d’amour, de communion, pas de violence, ni de revanche, ni de pouvoir politique. Donc Jésus n’a pas été reconnu par les autorités juives comme étant le Messie qu’ils attendaient, ils l’ont considéré comme un imposteur qui risquait en plus de leur ôter leur pouvoir donc ils ont décidé, avec l’appui des Romains, de le faire mourir en le crucifiant. Jésus qui, comme le Père, est tout amour et pardon vient juste de dire à son Père : «Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font.» (v. 34). Il est crucifié, victime de moqueries, il souffre énormément et il demande à son Père de pardonner à ses bourreaux.
Ferme les yeux et imagine Jésus cloué sur la croix avec des gens qui le regardent mourir et se moquent de lui. Que peut-il ressentir dans son cœur lui qui est tout amour ?
v. 39-42 Les deux malfaiteurs
Dans l’évangile de Luc, Jésus n’est pas crucifié seul mais avec deux malfaiteurs. La croix de Jésus est entre les deux autres. Quelle est l’attitude de ces deux bandits par rapport à Jésus ? L’un l’injurie, lui fait des reproches, lui dit de prouver qu’il est le Christ en se libérant de la croix et en les détachant eux aussi. Il est comme les autres, il se trompe sur Jésus et lui en veut de ne pas correspondre à l’image qu’il s’était faite. Il déteste probablement Jésus. L’autre reproche son attitude à son compagnon, lui demande de respecter Jésus, il reconnaît la vérité de la situation : eux sont coupables mais Jésus est innocent. Il reconnaît mystérieusement que Jésus est l’envoyé de Dieu et il lui demande avec beaucoup de respect de se souvenir de lui quand il viendrait dans son Royaume. Il accepte sa mort et il pense à la vie éternelle dans le Royaume de Dieu. Il reconnaît en Jésus le Roi d’amour et lui-même fait preuve d’amour à l’égard de Jésus. Peut-être que ces deux malfaiteurs représentent deux attitudes à l’égard de Jésus et des hommes en général : une de reproche, de rejet, de rancune, de colère, de haine, d’incapacité à pardonner et une autre d’amour, de communion, de capacité à pardonner, à aimer ?
Ferme les yeux et imagine les deux malfaiteurs crucifiés avec Jésus entre eux. Comment sont-ils ? Comment est leur cœur ? Comment regardent-ils Jésus ?
v. 43 Jésus : Roi d’un Royaume d’amour.
Jésus, face aux insultes, avait gardé le silence. Il avait demandé au Père de pardonner à ses bourreaux mais n’avait rien répondu à ceux qui l’insultaient ou se moquaient de lui. Là, il rompt le silence et s’adresse à celui qui a fait preuve de vérité et d’amour à son égard, celui que la tradition a retenu sous le nom de «bon larron». Au cœur de cette épreuve, Jésus voit qu’il n’est pas seul, qu’il a un nouvel ami et il lui dit : «Amen, je te le dis: aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.» Le Paradis fait référence au jardin d’Eden qu’on retrouve dans le livre de la Genèse, où Adam et Eve vivaient en communion entre eux et avec Dieu, avant le péché. Dire cela à cet homme revient à lui dire : tous tes péchés sont pardonnés, tu entres avec moi dans la vie éternelle auprès de Dieu, aujourd’hui, tu entres dans mon Royaume d’amour parce que je vois ton désir d’aimer. Jésus est bien le Christ, le Roi d’un Royaume d’amour et de communion où entrent ceux qui, comme le «bon larron» ont le désir d’aimer Dieu et d’aimer les autres malgré les fautes qu’ils commettent ou la souffrance qu’ils traversent.
Ferme les yeux et imagine Jésus en Roi d’amour, comment l’imagines-tu ?
Maintenant imagine tous ceux qui entrent dans le Royaume d’amour de Jésus, comment sont-ils ?
Colloque
Allons sur le tapis, faisons-nous tout petits, tout près de Dieu, pour le rencontrer dans le silence. Jésus a le désir de régner sur nos vies, c’est-à-dire de faire régner l’amour dans nos vies, dès aujourd’hui. Il nous l’a enseigné dans le Notre Père : quand nous disons «que ton règne vienne», cela signifie que nous demandons à Dieuque son règne, son royaume d’amour existe dès maintenant parmi nous. Dis à Jésus dans le secret de ton cœur que tu as envie dès maintenant qu’il t’aide à aimer davantage et que son Royaume d’amour vienne.
Terminer par le Notre Père (insister sur «que ton règne vienne»).
Crucifixion et mort de Jésus (Lc 23, 32-36; 44-46).
On se met en présence du Seigneur (cf les différentes manières de le faire).
L’histoire :
32 Ils emmenaient aussi avec Jésus deux autres, des malfaiteurs, pour les exécuter. 33 Lorsqu’ils furent arrivés au lieu dit: Le Crâne (ou Calvaire), là ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche. 34 Jésus disait: «Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font.» Puis, ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort. 35 Le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : «Il en a sauvé d’autres: qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Elu !» 36 Les soldats aussi se moquaient de lui (…).
44 C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire: midi); l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure, 45 car le soleil s’était caché. Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu. 46 Alors, Jésus poussa un grand cri: «Père, entre tes mains je remets mon esprit.» Et après avoir dit cela, il expira.» (Lc 23, 32-36; 44-46). Textes liturgiques © AELF, Paris.
Demande :
Seigneur, donne-moi de te connaître en profondeur, afin de t’aimer davantage et te suivre de tout mon cœur.
Contemplation :
v. 32. 35-36 Jésus crucifié, humilié.
Jésus a été arrêté, condamné alors qu’il n’avait rien fait de mal, il a été flagellé, moqué et maintenant il est conduit au lieu où il va être crucifié avec deux autres bandits. Comment s’appelle le lieu où on va le clouer sur la croix ? Le Crâne ou Calvaire.. cela ressemble à une petite butte dénudée qui aurait la forme d’un crâne. On connaît l’expression en français «c’est un calvaire» ou «vivre un calvaire», ça veut dire que c’est quelque chose de très difficile, qui fait souffrir. C’est ce qu’a vécu Jésus, quelles sont toutes les choses qui le font souffrir ? Déjà ce qu’il a vécu avant : les coups de fouet, la couronne d’épines sur la tête, et ici on le cloue sur une croix (c’est ce qu’on faisait aux pires bandits), il sent les clous dans ses mains, dans ses pieds, cela fait épouvantablement mal, il est presque nu sur la Croix, tout le monde le regarde, des gens se moquent de lui. Pas loin, il y a sa maman avec des amies à elle, elles doivent être en train de pleurer. Pour Jésus, c’est une souffrance physique et morale immense et pourtant il continue d’aimer tous les hommes, même ceux qui lui font du mal.
Ferme les yeux et imagine le lieu, une petite colline dénudée et la scène, Jésus crucifié avec les gens qui se moquent de lui et sa maman qui pleure… Imagine que tu es là au pied de la Croix, que fais-tu pour consoler Marie ?…
v. 34 Jésus pardonne.
Là encore Jésus parle avec son Père, il prie et que demande-t-il au Père ? de pardonner tous ceux qui lui font du mal… il dit «Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font.» C’est tout l’amour de Jésus qui se manifeste pour tous les hommes et les femmes jusqu’au dernier instant de sa vie, même avec ceux qui lui font le plus de mal. Il avait dit dans un autre texte qu’il fallait aimer ses ennemis, il le met en pratique de manière impressionnante ici.
Ferme les yeux et imagine Jésus souffrant sur la Croix mais son cœur est empli d’amour et il demande au Père de pardonner à tous ceux qui lui font du mal…. Imagine que toi aussi, comme Jésus, tu es capable de pardonner à tout le monde et de demander à Dieu qu’il aide ceux qui te font du mal.
v. 44-46 Jésus pousse un grand cri et meurt.
Les Évangiles disent que l’obscurité se fait, le soleil se cache à midi alors qu’il devrait être au plus haut… comme si toute la nature éprouvait une énorme tristesse. Il doit faire froid subitement sur la terre. Et au bout de trois heures, Jésus, le Fils de Dieu, meurt. Il pousse un grand cri vers le ciel pour s’en remettre au Père, il crie comme tous ceux qui souffrent et qui n’ont plus d’autre espoir que de s’en remettre entièrement à Dieu. D’ailleurs, il dit : «Père, entre tes mains je remets mon esprit» il sait que son cœur va cesser de battre. Il doit y avoir un grand silence au moment où il expire, où il rend son dernier souffle.
Ferme les yeux et imagine ce moment… l’obscurité, le froid, Jésus qui pense aux mains de son Père, qui pousse un grand cri et qui rend son dernier souffle sur la Croix… Imagine le grand silence, et un peu plus loin la Vierge Marie qui voit mourir son Fils…
Colloque
Allons sur le tapis, la terre sacrée, tout près de Dieu, pour le rencontrer dans le silence. Imagine que tu es là, le jour de la crucifixion du Seigneur. Mets-toi devant la croix en silence et regarde Jésus sans rien dire, regarde-le simplement… Maintenant tu peux lui formuler une prière avec tes mots.. maintenant, à la Vierge…
On peut faire à voix haute des prières d’intercession, notamment pour tous ceux qui souffrent en ce moment. Terminer par le Notre Père.