Après la prière : 

la relecture…

En résumé : pratique typiquement ignatienne, il s’agit pour chaque participant, de revisiter et d’analyser ce qui vient d’être vécu pour l’inscrire de manière plus durable dans le cœur et l’esprit. Qu’ai-je appris ? Est-ce que j’ai senti que le Seigneur me demandait quelque chose de particulier ? 


Suggestions : 

Saint Ignace accorde beaucoup d’importance à cette question de la relecture de la prière : « L’exercice terminé (…) j’examinerai (…) quel en a été le succès » (E.S 77). Il s’agit de repenser à l’expérience vécue, de l’analyser de manière plus rationnelle afin que les bénéfices de la prière s’inscrivent de manière plus durable dans le cœur et l’esprit des enfants. Cela revient à confirmer, consolider, approfondir l’empreinte laissée par ce qui vient d’être imaginé, ressenti, formulé, partagé. 

Il est sans doute préférable de faire cette relecture à l’extérieur du lieu de prière pour montrer qu’il s’agit d’autre chose. La séparation des espaces, quand on peut la faire de manière claire, a une fonction pédagogique, elle inscrit dans le cœur et l’esprit des enfants ce qui est de l’ordre de la préparation à la prière (la phase de transition) à l’extérieur, ce qui fait véritablement partie de la prière, à l’intérieur, et ce qui est de l’ordre du bilan, plus rationnel, plus réfléchi, de nouveau à l’extérieur. En cas d’impossibilité d’opérer cette séparation des espaces, on trouvera un moyen pour rendre conscientes et bien assimilées les différences entre les différents moments.

Pour faire cette relecture, les enfants peuvent être en demi-cercle autour de la personne qui guide la prière, à l’extérieur, à la porte de l’église ou du lieu où s’est déroulée la prière. Ainsi que l’indique le père Leonardo: « Cela doit se faire de manière simple et naturelle, en lançant quelques questions auxquelles les jeunes répondront à voix haute, de manière spontanée ». Il reprend lui-même la suggestion faite par une catéchiste au cours d’un atelier de formation qui disait que si on demandait de «connaître, aimer et suivre Jésus», il fallait relire la prière sous ces trois angles et donc diviser cette étape en trois moments de questionnement, je cite :

« 1. Est-ce que j’ai appris quelque chose de neuf concernant Jésus ? Quelque chose qui a attiré mon attention et que je n’avais jamais noté auparavant ?

    2. À quel moment de la prière ai-je éprouvé le plus d’amour ? le plus de «consolation» dirait Saint Ignace.

    3. Est-ce que j’ai senti que Jésus me demandait de changer quelque chose en moi ? est-ce que je me suis senti(e) poussé(e) à faire quelque chose ? » (par exemple, changer un regard, une attitude, commencer à faire quelque chose de nouveau, ou au contraire Jésus a pu m’encourager à poursuivre ce que j’ai déjà initié, me confirmer dans une voie etc…)

On peut demander aux enfants de partager les deux premiers points et laisser chacun avec sa réponse personnelle à la troisième question. 

Une autre option, plus simple, est de demander aux enfants ce qu’ils ont le plus aimé et au contraire le moins apprécié. Pour éviter des réponses générales du type « tout » ou « rien », il est préférable de les inviter à évoquer un instant ou un point précis. 


On peut aussi envisager qu’ils dessinent ce qu’ils ont imaginé ou qu’ils fassent comme une lettre à Jésus, soit juste après cette relecture de la prière (qui peut être relativement rapide, dans tous les cas, prendre évidemment beaucoup moins de temps que la prière en elle-même), soit pour la prochaine rencontre, ce qui peut être un moyen pour que les enfants chez eux, reviennent sur ce qu’ils ont contemplé et fassent cet effort de mémoire qui permet de mieux inscrire les choses en eux. On se souviendra que la répétition n’est jamais du temps perdu pour Saint Ignace, elle permet un approfondissement; au cours du mois d’exercices, plusieurs prières sont répétées. On se souviendra aussi que ce n’est pas tant la quantité des choses contemplées qui compte que la qualité, c’est-à-dire la profondeur avec laquelle on les a contemplées et le fait de répéter, de reprendre, de revenir permet de creuser de plus en plus profondément.